Le mot d’Axel Vilaseca (E.99)
Directeur général de Chapat, groupe familial spécialisé dans la distribution et la réparation de motocycles et d’automobiles (notamment Honda Japauto Motos et Yamaha Patrick Pons), je bénéficie d’un lien privilégié avec nos constructeurs et nos clients, qui me permet de comprendre et d’anticiper les changements qui impactent la mobilité urbaine tant en termes de besoins, d’usages, que de solutions. La mobilité est un vaste laboratoire qui change au gré des avancées technologiques, des politiques publiques et des services proposés par tel ou tel opérateur. Elle se fait l’expression directe des changements sociétaux qui s’opèrent, lieu d’habitat, mode de travail, déplacement des bassins économiques ou encore transition écologique. En seulement une décennie, nous sommes passés d’une mobilité thermique et individuelle du quotidien, à une mobilité propre, partagée, connectée et multimodale.
Entre rêves de véhicules volants, grands débats autour des véhicules autonomes et généralisation des véhicules électriques, les projections se heurtent à la réalité des capacités de production, des infrastructures inadaptées, de la nécessité d’aides publiques ou encore des hésitations à changer d’usage. Longtemps l’adage des pouvoirs publics, la MaaS (mobility as a service) se démocratise et de nombreux opérateurs privés tentent de déployer des services de trottinettes, vélos, scooters et voitures partagées. C’est pourquoi j’ai souhaité prendre part à cette révolution en amorçant la diversification de nos activités à travers le lancement d’un nouveau service de scooters partagés, Troopy. Notre service de scooters partagés met à la disposition des usagers des scooters 3 roues 125 cm3 en libre-service. Il permet de se déplacer au-delà des limites de la capitale et offre une réponse adaptée aux besoins de mobilité du Grand Paris.Le marché de la mobilité partagée est en pleine ébullition mais peine encore à trouver son modèle, chaque nouveau challenger vient remettre en question le fragile équilibre de cet écosystème. En l’espace de deux ans, on a vu sur Paris pas moins de neuf opérateurs de trottinettes partagées déployer leurs services avec quelque 40 000 engins mis en circulation, obligeant la Mairie de Paris à réguler ces services. Les opérateurs de vélos en freefloating ont, quant à eux, tous renoncé au marché parisien (à l’exception de Jump) face notamment aux problèmes de vandalisme auquel seul les Velib (en station) ont pu résister.
Le développement massif des vélos à assistance électrique et de l’offre en location des vélos Véligo, vient maintenant concurrencer directement l’usage du scooter 50cc.Pour perdurer dans la mobilité partagée, il ne suffit pas de disposer d’une flotte et d’une application de partage, il faut savoir lire et anticiper les changements à venir. Troopy est un nouveau défi qui permet à mon groupe de préparer l’avenir. Développé en partenariat avec le fournisseur de technologie de sharing Vulog, et le constructeur Yamaha, ce service constitue pour notre groupe Chapat une formidable opportunité d’opérer une diversification de ses activités, en synergie avec ses métiers historiques.Avec Troopy, j’ai fait le choix de répondre à un besoin de mobilité à l’échelle du bassin économique parisien, le Grand Paris, avant de déployer ce service dans d’autres villes en France, en Espagne et en Italie dès 2022. C’est un véritable défi entrepreneurial pour l’entreprise et pour moi qui permet de s’investir dans le futur de la mobilité.
Published by La rédaction