Le droit de la famille : le royaume des femmes !
Entretien avec Isabelle Rein-Lescastéreyres (H.95), avocate associée au sein de BWG, un cabinet spécialisé en droit de la famille et du patrimoine. Elle nous en dit plus sur la mixité et la parité dans le monde du droit et plus particulièrement au sein de BWG.
WG est un cabinet atypique avec 100 % d’associées femmes. Dites-nous en plus.
BWG est un cabinet atypique par rapport aux cabinets d’affaires où l’on retrouve souvent moins de femmes associées. Mais c’est tout ce qu’il y a de plus normal dans le monde du droit de la famille qui est un peu le « royaume des femmes », vu la dimension humaine et émotionnelle des sujets traités, mais aussi le fait que les hommes, depuis l’école du barreau, sont plutôt attirés par les matières plus « business » et perçues comme plus rémunératrices. Ce positionnement est aussi le résultat de notre politique de croissance interne et de notre volonté d’assurer un avenir à nos collaborateurs. Et comme il s’agissait exclusivement de femmes au début, ce sont elles qui ont évolué au sein du cabinet et en sont devenues aujourd’hui les associées.
Quelle vision portez-vous sur la question de la mixité et de la parité dans le monde du droit ?
Au cours de ma double formation à HEC et en faculté de droit, j’ai été amenée à étudier des matières plus commerciales (droit des affaires, fiscalité…) et j’ai par la suite naturellement travaillé dans un cabinet d’affaires, où j’avais à l’époque constaté un certain manque de parité : beaucoup de jeunes collaboratrices femmes, mais très peu d’associées. Les consœurs sont parfois découragées par le monde du droit des aff aires, avec son rythme très soutenu et pas forcément compatible avec leur vie privée et de leurs besoins familiaux. Elles bénéficient sans doute d’une plus grande compréhension de ces nécessités dans le monde du droit de la famille, où les rapports humains prévalent.
Du reste, nous entretenons des rapports de très grande qualité avec nos clients avec un accès direct que n’ont sans doute pas bien des avocats d’affaires. Nous nous occupons de ce qu’ils ont de plus précieux : leur famille ! Néanmoins, il est important pour nous d’avoir des collaborateurs hommes qui puissent apporter une vision masculine sur les questions du droit de la famille. Aujourd’hui, bien que notre équipe soit très majoritairement féminine, nous encourageons le recrutement de confrères masculins et nous travaillons souvent en équipe avec de nombreux cabinets d’aff aires, complémentaires en termes de parité.
Quelles pistes de réflexion donneriez-vous aux lecteurs autour du droit de la famille ?
Nous constatons souvent que les gens ont tendance à faire appel à un avocat de famille, uniquement quand il est déjà trop tard, en période de crise : pour un divorce, pour un conflit d’autorité parentale, ou une succession qui se passe mal… Ils ignorent souvent que le conseil en droit de la famille pourrait être la clé pour anticiper les grandes crises familiales, par exemple en allant voir un avocat pour une « préparation civile » de son mariage, en se renseignant pour bien choisir ou modifier son régime matrimonial avant une expatriation… Les entreprises gagneraient aussi beaucoup en sérénité de leurs employés en faisant de ce conseil un élément de leur package d’expatriation. D’ailleurs, BWG travaille beaucoup aujourd’hui sur le conseil familial au sein du cabinet.
Isabelle Rein Lescastéreyres (H.95) a participé à la création de BWG, et y est associée depuis 2005. Elle s’est spécialisée dans le droit de la famille et tout particu-lièrement dans le traitement des questions patrimoniales et financières complexes, avec un focus particulier sur les situations et la mobilité internationales.
BWG spécialisé en droit de la famille et du patrimoine, BWG réunit 6 associées, une quinzaine de collaborateurs, et un département international bilingue. Pionnier dans les techniques de réso-lution amiables des conflits et fort de spécialités complémentaires (Divorce, Succession, International, protection des majeurs vulnérables…) il est deve-nu, en 20 ans, le cabinet de référence, dans la crise comme dans le conseil
Published by La rédaction