Le défi de la rénovation énergétique
Pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas carbone, la France devra, en sept ans, rénover cinq millions de bâtiments pour les amener à un niveau de performance BBC. Benoit Dulac (H.96), président du groupe Les ECO-Isolateurs, décrypte les enjeux de la rénovation thermique.
Quels sont les bâtiments concernés par la rénovation énergétique ?
Benoît Dulac : Un très grand nombre d’entre eux, et tout particulièrement ceux qui ont été construits entre 1950 et 1975, avant que ne soient adoptées les premières réglementations thermiques en France. Il s’agit en premier lieu de logements individuels, ce type de biens représente aujourd’hui environ 60 % de notre chiffre d’affaires. Mais cela concerne également des immeubles collectifs gérés par des copropriétés, des bailleurs sociaux ou encore des collectivités territoriales, une clientèle pour laquelle nous avons créé une business unit dédiée. Enfin, les grandes entreprises, que l’État a enjointes à réduire leurs émissions de CO2, sont également confrontées à cette problématique.
La rénovation thermique représente-t-elle un marché important ?
B.D. : En France, ce marché est estimé à environ 30 milliards d’euros. Il y a 4,8 millions de « passoires thermiques » à rénover et 11 millions de Français se trouvent en situation de précarité énergétique… Sans compter les milliers de bâtiments publics à mettre aux normes !
Quel impact ont ces travaux sur la qualité de vie des occupants ?
B.D. : Le chauffage représente 70 % du budget énergétique des ménages français. Le prix du gaz a augmenté de 57 % depuis janvier 2021, et celui du fioul domestique de 40 %. La rénovation thermique, qui réduit la consommation de chauffage, représente un gain significatif en termes de pouvoir d’achat, tout en améliorant le confort à l’intérieur des logements, en été comme en hiver. En outre, une enquête menée par la Chambre nationale des notaires de France montre que la valeur d’un bien dépend de sa performance énergétique. Ainsi, un bien classé G qui atteint une étiquette énergétique B sera valorisé de 25 à 30 %. Les propriétaires ont donc tout à gagner à rénover leurs biens.
Quels sont les avantages pour l’environnement ?
B.D. : Les travaux que nous réalisons permettent de réduire de 50 à 70 % la consommation de chauffage. Associée à l’utilisation d’énergies décarbonées, une telle opération peut faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de 95 %. Ainsi, une maison qui produit 10 tonnes de CO2 par an pourrait n’en émettre plus que 500 kg. Le gain est phénoménal.
Pour un particulier, quel est le budget moyen de travaux de rénovation énergétique ?
B.D. : Pour une maison de 100 m2 classée F que l’on veut amener à un niveau de performance BBC (c’est-à-dire le classement B sur le diagnostic de performance énergétique), le budget des travaux est compris entre 30 000 et 40 000 euros. Mais, grâce aux différentes aides, le montant qui reste à la charge du propriétaire n’est que de 3 000 à 15 000 euros, et il peut être financé par un prêt à taux zéro sur vingt ans, pour une mensualité modique (de 15 à 60 euros par mois).
Quelle est l’étendue de vos prestations ?
B.D. : Nous accompagnons nos clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels de l’immobilier, depuis la gestion du dossier de demandes de subventions jusqu’au pilotage complet des travaux. Nos équipes locales, présentes sur tout le territoire français, commencent par mener une étude thermique pour déterminer les besoins. Ensuite, nous gérons intégralement les demandes d’aides, car les différents dispositifs mis en place sont extrêmement complexes (aides nationales comme MaPrimeRénov’, certificats d’économies d’énergie, subventions locales, etc.). Il est à noter que ces aides sont calculées en fonction des revenus. Le coût de l’opération qui reste à régler dépend donc de la nature et de l’importance des travaux à mener, ainsi que du montant des aides obtenues. Et nous nous engageons, bien entendu, à livrer une prestation clés en main et de qualité à nos clients.
Published by La rédaction