L’Afrique subsaharienne sur la corde raide
L’Afrique subsaharienne est sur la corde raide. C’est ce qu’affirme le dernier rapport Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne publié par le Fonds Monétaire International (FMI) le 14 octobre dernier. Avec une croissance économique réduite par la pandémie de la Covid-19 notamment, une dette publique en explosion ainsi qu’un taux d’inflation atteignant son sommet sur la décennie, beaucoup d’incertitude subsiste quant aux perspectives économiques du continent.
Luc Eyraud, chef des études régionales pour l’Afrique sub saharienne au FMI, était l’invité le 25 octobre dernier de l’association étudiante HEC Africa et d’HEC Paris. Cette conférence, animée par Simon Degrave (H.25) et Khadija Wane (H.25), permettait d’aborder le contenu du rapport qu’il a supervisé et de lancer les AfricaDays, la série d’évènements ayant trait au continent africain promue par l’école. Reçu dans le cabinet d’avocats Asafo & Co, Luc Eyraud a présenté les travaux de sa division avant de répondre aux questions des étudiants et alumni sur place.
Si Luc Eyraud a souligné que les pays du continent étaient touchés par des phénomènes également connus par le reste du monde actuellement (nommément une reprise forte de l’inflation et un renchérissement des conditions financières et de la dette), certaines problématiques restent propres à l’Afrique. Dans cette optique, le rapport recommande quatre axes d’actions: remédier à l’insécurité alimentaire de manière urgente, consolider les finances publiques par le biais de cadres budgétaires crédibles, piloter la réorientation des politiques monétaires avec une remontée progressive et vigilante des taux directeurs, et créer les conditions d’une croissance durable et verte reposant sur les financements privés et bénéficiant d’un appui international.
Malgré ces difficultés, une question a toutefois fait ressortir beaucoup d’optimisme chez l’économiste: «Quel est aujourd’hui l’atout majeur de l’Afrique pour se consolider et construire une croissance pérenne ?». Luc Eyraud a alors mentionné la jeunesse de la population africaine, véritable moteur, mais aussi et surtout la richesse en ressources naturelles d’avenir dont les pays du continent jouissent; lithium, cobalt, que de matériaux mobilisés lors de la transition énergétique que le continent possède en quantité.
Published by Simon Degrave