Jacques Birol : apprendre à pitcher en champion
Quelle est la différence entre un excellent pitch et un pitch qui gagne ? À quoi bon se décarcasser pour être «meilleur second» ? Pour Jacques Birol (H.74), tout se joue dans le mental, qui détermine la perception des contenus et de la forme. Comment se préparer pour gagner ? Voici ses clés.
Se positionner en champion
La première des décisions, comme pour tout athlète, consiste à bien choisir sa discipline. Concentrez-vous sur celle où vos chances d’atteindre la plus haute marche du podium sont les plus grandes. Vous devez choisir un domaine pointu, un créneau précis, dans lequel vos points forts font indiscutablement la différence. Pour y arriver, posez-vous la question suivante : dans quel domaine ne craignez-vous d’affronter personne au monde ? Ne vous dispersez pas. Une posture trop généraliste est l’assurance de se perdre et de perdre. Cette tension sur l’excellence est cruciale. Assumez d’être positionné. Positionner, c’est sacrifier, avoir le courage d’écarter ce que l’on sait bien faire au profit de ce que l’on sait mieux faire, différemment. C’est aussi vrai bien pour un métier, qu’un projet ou une entreprise. C’est difficile quand on a la capacité à faire beaucoup de choses, mais c’est incontournable. C’est pour cette raison que Laura Elmore, coach de Steve Jobs, affirme sans hésitation « positioning is everything ». Ce focus est la source d’une clarté et d’une détermination sans égale.
Afficher des succès dont vous êtes fiers
On attend de vous que vous soyez porteur de succès futurs. Mentalisez-vous succès. Verbalisez succès. Répétez succès. Appuyez-vous sur les succès qui expriment pleinement vos savoir-faire personnel et collectif. Ceux qui ont de l’impact ne sont pas forcément les plus grands, mais ceux dont vous êtes particulièrement fiers. Indiquez les défis que vous avez relevés, les difficultés que vous avez surmontées, les résultats que vous avez atteints, les enseignements que vous avez retirés. Donnez quelques chiffres ronds et parlants. Une ou deux histoires suffisent. Entraînez-vous sur cinq pour être à l’aise en toutes circonstances. Consacrez 50 % du temps au succès. Porté par la sincérité du vécu, et animé de fierté, vous serez vous-même à 200 %. En adoptant le succès comme mantra, vous rayonnerez de l’énergie qui vous est propre, sans forcer. L’effet est magique.
Se projeter avec audace
Oser l’audace, c’est la voie de la sagesse. Audace dans l’ambition, comme affirmer « je suis là pour sauver l’humanité », quand on vend des slips qui protègent la fertilité des hommes… Décalage dans la formulation, comme dire dans un entretien « je suis spécialiste de la résolution de problèmes dont on se fait une montagne… Je ne cherche pas un poste, je cherche une montagne aussi haute que possible… ». Audace dans les actes, comme se peindre un quart du visage en vert pour exprimer la promesse « un quart de vert en plus en ville ; 4 °C de température en moins ». Ce qui compte, c’est d’oser faire quelque chose qui vous surprendra. Vous aurez le stress qui fait se surpasser. Richard Branson (Virgin) déclarait : « je suis d’un naturel timide. Mais quand j’ai vu que se mettre en scène payait, je n’ai jamais arrêté ». Champion, succès, audace : c’est ma martingale. En pratiquant, vous vous perfectionnerez et progresserez à chaque pitch, comme un compétiteur à chaque compétition. Et vous deviendrez un champion si vous ne l’êtes qu’en devenir au départ !
Expert du pitch à HEC. Passé par UCLA et Stanford, ex-président de Publicis Étoile et cofondateur de Keljob.com, il a développé avec HEC et Bpifrance une approche originale. Il est vice-président du Hub entreprendre HEC Alumni. Son livre 52conseils pour entreprendre et innover a reçu le coup de cœur Syntec Management
Published by La rédaction