Imaginez un hôpital où les diagnostics sont posés en quelques secondes grâce à des algorithmes sophistiqués, où les chirurgies sont réalisées avec une précision millimétrique par des robots intelligents, et où la gestion des soins est optimisée par des systèmes prédictifs. Ce futur, autrefois digne de la science-fiction, est aujourd’hui à portée de main grâce à l’essor de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies.

 

Pour Zahime Rai, le créateur de la start-up H24 Care et Jovien Chappex et Anthony Tabuyo, les créateurs de Urgentime, la nécessité de désengorger un système d’urgences surexploité, s’est imposé à eux comme une évidence. Le chercheur Julien Grand-Clément nous en dit plus sur le futur de l’IA dans les hôpitaux.

 

L’IA entre à l’hôpital

Maître de conférences à HEC et chercheur du centre Hi! Paris, Julien Grand-Clément a mené un travail de recherche reposant sur la manière dont l’intelligence artificielle peut améliorer la prise en charge des patients. L’étude, menée en partenariat avec l’université de Columbia et la Kaiser Permanente Division of Research de Californie, a démontré que l’IA pourrait pallier le manque de lits des services de soins intensifs, grâce à un protocole de transfert des patients reposant sur trois variables : le nombre d’arrivées de jour et de nuit, les effectifs infirmiers disponibles dans les unités concernées et la durée de rétablissement de patients. En optimisant ainsi le parcours des patients, l’IA pourrait sauver des vies. Bien moins trivial que ChatGPT !

Au secours des urgences

Reprenant une idée similaire à celle du chercheur Julien Grand-Clément, la start-up H24 Care, hébergée par l’Incubateur HEC, a développé une solution numérique pour désengorger le service des urgences. L’idée est simple : à son arrivée, chaque patient est évalué afin de déterminer s’il doit être pris en charge sur place ou s’il peut être réorienté vers un médecin de ville le jour même.

Créée par Zahime Rai, H24 Care a conclu un partenariat avec le ministère de la Santé afin de proposer une incitation financière aux médecins de ville.

Résultat : 500 praticiens sont déjà enregistrés sur la plateforme. Après un premier essai à l’hôpital Saint-Joseph à Paris, le déploiement est en cours dans plusieurs CHU. H24 Care travaille aussi avec le Canada et finalise des partenariats avec la Chine et Hong Kong. Son logiciel d’affectation des patients intégrera bientôt une intelligence artificielle.

Des visios pour sauver des vies

Passés par le HEC Startup Launchpad, Jovien Chappex et Anthony Tabuyo ont créé Urgentime, un outil qui permet aux services d’urgence, tels que le Samu ou les pompiers, de se connecter en deux secondes à la caméra du smartphone de la personne qui les appelle.

Compatible avec 100 % des smartphones et ne nécessitant aucune application spécifique, cette solution permet d’effectuer un diagnostic visuel de la situation, et de donner des indications sur les premiers gestes d’urgence à effectuer. Utilisé pour la première fois en 2019, Urgentime équipe désormais 25 % des services de Samu en France, mais aussi un tiers des centres d’appels d’urgence en Suisse et aux États-Unis. En janvier dernier, sur le plateau de l’émission « Qui veut être mon associé ? », le basketteur Tony Parker y a investi 375 000 euros et acquis 15 % du capital.

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