Hommage à Jean-Charles Chambre (H.62)
Jean-Charles nous a quittés en décembre 2017, au terme d’une longue maladie invalidante. Né à Chambéry (Savoie) en 1939, il devait faire ses études au lycée de garçons de Chambéry, avant de rejoindre l’Épice du Parc à Lyon. Admis à HEC en 1959, il échappe à un service militaire en Algérie, mais est affecté à une unité métropolitaine de l’Armée de Terre. Il termine son service militaire avec le grade de lieutenant. Il rejoint le siège de la banque familiale Banque de Savoie, à Chambéry, en 1964. Sa première mission est de développer des crédits spéciaux en direction des sociétés investies dans « L’Or blanc », les stations de skis avec tous les intervenants : entreprises de construction, promoteurs, hôteliers…
La période entre 1960 et 1970 est marquée par la création de nouvelles agences, en altitude. Succédant à son père Jean Chambre, il devient directeur général au tournant des années 1980. Il continue de développer la banque mais, rattrapé par la maladie de Parkinson peu après ses cinquante ans, il doit vite renoncer à ses activités professionnelles, et La Banque de Savoie entre dans le giron du CCF mais conserve son nom. Banquier rigoureux, il est passionné par les véhicules anciens : automobiles et camions. Il fait partie de ces pionniers qui alors peu nombreux, dès les années 1950, s’intéressent au patrimoine automobile.
Avant d’entrer à l’École, il possède une ou deux voitures contemporaines : Salmson, Ford Comète. Puis à son retour de l’armée, en I964, il vise des marques plus prestigieuses : Talbot, Bugatti. Enfin, il devient un rare spécialiste des voitures d’avant-guerre (avant 1914), des « ancêtres » : Brasier, Delahaye. C’est un maître d’art de la restauration : Paul Berliet dira de lui : « Jean-Charles, il est plus mécanicien que moi ! » Il devient une figure du petit monde des collectionneurs d’automobiles, à l’égal de ce que sont les frères Thomasson : Arnaud (H.53) et Michel, les « papes » de la moto ancienne. Son dernier tour de force : restaurer une voiture à vapeur Serpollet (1898)… puis en reconstruire une sur le même modèle (avec une documentation réduite !). Véritable démonstration de la devise « Apprendre à oser » !
Adoptant en semaine une tenue et un comportement de grand banquier de province, il devenait le week-end un humble militant de sa passion automobile, ne refusant jamais conseils et services à quiconque. Marié deux fois, il avait trois enfants de sa première épouse, Marie-Thérèse. Quelques mois avant sa disparition, Jean-Charles connaîtra la douleur du décès accidentel de son troisième enfant, Alexandre. Jean-Charles était plus impliqué dans les réaux de collectionneurs que dans les réseaux d’anciens HEC. Nous avions néanmoins participé à l’animation du groupe Dauphiné Savoie dans les années 1970.
Published by La rédaction