Je m’appelle Erik Fradet, je suis étudiant à HEC et j’ai intégré la promotion H.23 en 2019. Cette promotion est la première des trois promotions dont j’ai fait partie. Cela vous intrigue sûrement. Comment est-ce possible de faire partie de trois promotions différentes ? Peut-être vous posez-vous la question.

Je vais vous donner la réponse.

Mon parcours académique, et plus largement ma vie entière, ont connu un tournant en mars 2020. Le mars de ma première année à HEC. Je ne l’avais pas choisi. Ce tournant m’a vu frôlé la mort de peu. Mes chances de survie étaient faibles: 1 sur 10. De nombreux moments tragiques ont suivi ce triste tournant : des infections quasi-fatales, des privations de besoins primaires et essentiels comme parler, respirer, manger, boire, faire mes besoins, marcher, ressentir des émotions. Un terrible tournant durant lequel j’ai traversé des périodes entières plongé dans la douleur. Un malheureux tournant qui m’a vu condamné à plusieurs reprises par des médecins qui ne croyaient pas en ma récupération.

Mais c’est aussi un merveilleux tournant duquel je suis ressorti quelque peu transformé car j’ai pris conscience de nouveaux éléments qui participent maintenant à mon bonheur. Un tournant miraculeux après lequel mon quotidien fut caractérisé par un espoir nourri d’amour fou et de sourires de la part de mes proches. Un heureux tournant qui a vu naître une nouvelle vision de la vie.

Après ce tournant, je connais la valeur de celle-ci.

Ce tournant, je vais vous le raconter dans les grandes lignes.

Nous sommes la nuit du 11 mars 2020, la fête bat son plein au bar connu de tous les étudiants, Le Zinc. Ce bar, plongé dans une presque obscurité, que seuls des néons et quatre grosses lampes illuminent. Comme beaucoup d’autres soirs, je suis présent. Cela malgré le fait que je n’ai pas mangé depuis le déjeuner et que j’ai participé à un entraînement de foot intense durant l’après-midi. Je n’en tiens pas compte car j’aime tellement m’amuser lors de ces soirées. Je participe donc à des jeux d’alcool aussi stupides les uns que les autres. Pour moi, ce soir-là débutait comme beaucoup d’autres soirs. Cette soirée n’allait pas se finir de la même façon. Le destin en a décidé autrement.

Car, cette fois-ci, j’avais beaucoup trop bu. Pire encore, je ne m’en rends pas compte. Alcoolisé, je sors du bar et me dirige vers les escaliers. Je tente de les descendre, c’est une grave erreur. Là, est le tournant que j’ai évoqué dans les premières lignes de ce court récit. Je chute sur la tête dans cet escalier dont les marches sont, qui plus est, en métal. Personne ne m’a vu tomber, personne ne sait ce qu’il s’est passé jusqu’à que les pompiers arrivent et me transportent en civière jusqu’à l’ambulance. Là, mes camarades prennent conscience de l’ampleur du drame. Je cite dans les lettres qui m’ont été envoyées après cette soirée “J’ai appris la nouvelle assez tôt. En sortant du bar, je t’ai juste vu sur cette civière. On est resté là sans parler. L’ambiance était celle des moments durs, trop durs à encaisser.” Je cite aussi : “On a encore du mal à y croire, ça semble irréel.”

Résultat ? Un traumatisme crânien, classé 3 sur l’échelle de Glasgow, d’une extrême gravité qui m’a plongé dans le coma, un mois durant. Le traumatisme était tellement grave que les réanimateurs ont longtemps hésité à m’opérer, étant considéré comme en état « mort cérébrale ». Je fus quand même opéré par un neurochirurgien de renom. Je parvins à survivre à cette opération critique et en ressort transformé, la moitié du crâne en moins et un tuyau dans la gorge qui me permet de respirer, un dispositif appelé trachéotomie.

Néanmoins, celle-ci m’empêche de parler, de respirer normalement, de boire et de manger. Ce n’est que le début de l’enfer car le Covid est arrivé, ce qui signifie l’interdiction des visites et donc l’absence de contact avec le moindre proche, trois mois durant. Plus tard, en décembre 2020, la médecin en charge du service hospitalier dans lequel je me trouve, annoncera à mes parents ce pronostic fatal : « Jamais plus vous n’entendrez à nouveau la voix de votre fils, jamais plus vous ne le verrez marcher. » Quatre ans et demi sont passés depuis cette nuit dramatique. Cette nuit qui m’a vu prendre la direction de l’enfer pour finalement retrouver la lumière. La récupération après mon accident est un très long parcours constitué de hauts, comme de bas, d’espoir, de courage comme de tristesse, de refus d’abandonner.

 

Ne pas abandonner et toujours y croire, c’est ce qui m’a poussé à un écrire un livre. Par celui-là, j’aimerais donner de l’espoir à tous les traumatisés et accidentés de la vie. J’aimerais convaincre quiconque que tout est surmontable.

Ce livre, je l’ai écrit avec le cœur, accompagné par deux formidables femmes.

Ce livre cherche une maison d’édition. Si vous aussi, vous croyez que mon histoire peut servir à tous ceux qui peinent à survivre, ceux qui pensent à baisser les bras et à abandonner, ceux qui ont besoin de lire un témoignage de quelqu’un qui a traversé l’impensable au moment du Covid et de l’interdiction des visites, vous pouvez m’aider. Si vous avez le moindre contact au sein d’une maison d’édition qui serait sensible à mon histoire, vous pouvez m’envoyer un mail à l’adresse suivante : erik.fradet@hec.edu.

Je suis maintenant animé par la volonté d’aider tous ceux qui ont besoin d’espoir et de courage. Je suis persuadé que mon livre pourrait en aider beaucoup. Je vous souhaite à tous une vie merveilleuse faite de bonheur.

 

Erik Fradet, ex-patient à l’hôpital et survivant.

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