Seule une entreprise sur trois est détenue par une femme, selon la Banque mondiale. Pour changer la donne, HEC entreprend de lever les freins à l’entrepreneuriat féminin.

« si les femmes et les hommes participaient de manière égale à l’entrepreneuriat, le PIB mondial pourrait augmenter de 6 %, soit environ 5 000 milliards de dollars », explique Chiara Corazza, déléguée G7 et G20 du Women’s Forum.

Lever les freins

Les entrepreneuses sont moins nombreuses, parce qu’elles ont à surmonter des obstacles spécifiques. « Elles se posent des questions sur leur légitimité, et ont parfois peur d’affirmer leurs ambitions. Leur rapport à l’argent, et à la notion de valeur sous-jacente est souvent moins décomplexé que celui des hommes », analyse Nathalie Riond, directrice académique des programmes à impact de l’HEC Innovation and Entrepreneurship Center. Il existe aussi des obstacles systémiques : l’accès au capital est plus difficile pour les femmes, même diplômées. En France, 90 % des fonds levés en 2020 ont bénéficié à des start-up dont les équipes étaient exclusivement masculines. Pourtant, selon une étude menée par BCG (Boston Consulting Group), les start-up aux effectifs mixtes ou féminins seraient en moyenne 2,5 fois plus rentables ! « Pour faire bouger les lignes, il faut créer des roles models des deux sexes. Et adopter une approche millimétrée pour accompagner chaque entrepreneuse en fonction de son contexte, de son timing et de sa problématique personnelle. » Car l’entrepreneuriat féminin a de multiples visages.

Entrepreneuriat pluri-elles

À travers ses programmes et son incubateur, HEC accompagne aussi bien des startupeuses du digital que des porteuses de projets inclusifs au sein de l’accélérateur ESS. Avec HEC Stand Up, ce sont les femmes issues de la diversité qui sont soutenues. « Nous aidons les femmes à passer à l’action et à créer des entreprises qui leur ressemblent », résume Emma France (H.16), directrice des programmes entrepreneuriat à impact. Ainsi, l’Incubateur accueille 29 % de femmes, le Master-MSc X-HEC Entrepreneurs, 40 % et le programme HEC Challenge Plus, 42 %. L’accélérateur ESS compte, quant à lui, quatre dirigeantes pour dix entreprises et le programme Stand Up a accompagné 250 entrepreneuses en 2019 et 2020. Plus que jamais, l’écosystème HEC se mobilise pour que la création d’entreprise s’accorde au féminin !

Women Entrepreneurs 4 Good

Afin de soutenir les femmes engagées dans la transition écologique, l’HEC Innovation and Entrepreneurship Center a lancé, en partenariat avec le Women’s Forum et Procter & Gamble, Women Entrepreneurs 4 Good. Ce programme annuel accompagne, dans trois pays (France, Italie et Allemagne), plus de 60 équipes dirigées par des femmes et porteuses de projets innovants pour l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Neuf équipes sélectionnées bénéficieront d’un programme d’incubation personnalisé de cinq mois. « HEC Paris met à disposition des femmes qui construisent le monde de demain ses professeurs, ses étudiants, ses alumni et son incubateur à Station F », explique Inge Kerkloh-Devif, directrice exécutive senior du centre. À l’issue du programme, les entreprises accompagnées pourront également prétendre à un financement dans le cadre du Green Deal européen.

La start-up, une affaire d’hommes ?

Les femmes sont aujourd’hui sous-représentées dans le monde du digital et des start-up. C’est la conclusion d’une étude menée par McKinsey : aux États-Unis, la proportion de femmes dans les secteurs de la tech ne cesse de décliner depuis vingt-cinq ans, et elles n’occupent aujourd’hui que 26 % de ces emplois. Même constat en France, où la place des femmes dans le secteur numérique se réduit : en 1982, 35 % des emplois d’informaticiens étaient occupés par des femmes ; aujourd’hui, elles ne représentent que 12 % du secteur, selon La Grande École du Numérique. Enfin, le baromètre établi par Sista et BCG en 2020 souligne que 4 % des start-up françaises ont été fondées par des équipes exclusivement féminines, et 17 % par des équipes mixtes. L’univers de la tech et le monde des start-up restent des territoires à conquérir pour les talents féminins.

 

Boost’Her

Interpellée par l’absence de femmes CEO dans les conférences, Mariana Mergulhao (H.21) est passée à l’action. Elle a lancé Boost’Her, un live d’une journée sur YouTube pour comprendre les inégalités de genre dans l’entrepreneuriat. La première édition, qui s’est tenue le 3 mai, a réuni un florilège d’entrepreneuses et d’expertes – Tara Heuzé (Règles élémentaires), Deborah Loye (Sista), Alyson Mc Gregor, auteur de Sex Matters… – et s’est conclue par quatre jours de bootcamp pour les étudiantes X-HEC Entrepreneurs. La bonne nouvelle ? Boost’Her fera désormais partie intégrante du cursus de ce master.

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