Quatre HEC décrivent leur parcours de sportif de haut niveau et leur engagement dans les sélections pour les Jeux olympiques.

judo

Madeleine Malonga (coach HEC)

« En matière de judo, malgré la très forte concurrence dans ma catégorie des moins de 78 kg, tout est allé très vite pour moi : j’ai commencé jeune, à 8 ans, et à 16 ans j’intégrais déjà l’Insep. La même année, en 2013, j’obtenais mon premier titre de championne d’Europe junior. Ensuite, tout s’est enchaîné… Poursuivre mes études en parallèle s’est révélé compliqué. En 2013, j’ai intégré une école d’infirmière mais je devais dédoubler mes années en raison de mon rythme sportif. J’ai donc validé une première année en deux ans, puis j’ai entamé une deuxième année que j’ai dû interrompre pour me préparer à l’approche des Jeux olympiques. Après deux années de césure, les études me manquaient et j’ai opté pour une formation à distance, plus compatible avec mon emploi du temps, pour devenir préparateur mental. Cette formation m’a aussi beaucoup aidé d’un point de vue sportif dans la gestion du stress et des émotions, ce qui m’a permis de gravir des échelons. Numéro un mondiale en 2019, 2020 et 2021, j’ai obtenu la médaille d’argent en individuel en 2021, ainsi que le titre par équipe. C’est à la suite de cela que j’ai intégré HEC pour une formation d’un an à raison de trois jours par mois en executive coaching. Aujourd’hui, je me consacre évidemment au sport, car je représenterai la France dans ma catégorie aux JO de Paris 2024 ! Mais à l’automne prochain, j’envisage de reprendre les études avec un Executive Master dans le milieu du coaching qui me passionne. Si la fédération prend à sa charge mes déplacements pour les compétitions, je suis toujours en recherche active de sponsor… à bon entendeur ! »

athlétisme

Patrice Esele Sasa (H.26)

« J’ai démarré l’athlétisme relativement tard, en Terminale S. En quelques mois, j’ai obtenu des résultats qui me classaient parmi les dix meilleurs Français de ma catégorie. L’année suivante, j’ai obtenu un niveau national en remportant mes premières médailles aux championnats de France. J’ai ainsi obtenu une bourse qui m’a permis d’intégrer une université aux États-Unis, dans l’Indiana. Cela n’a duré qu’un an, puisque j’ai dû rentrer en France suite  à une blessure. J’ai alors rejoint le parcours Dauphine Talents. Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre à niveau d’un point de vue sportif, mais j’ai tout de même réussi à me placer parmi les cinq premiers au championnat de France universitaire et j’ai obtenu  une médaille en relais aux championnats de France. Après mon Master 1, j’ai quitté l’établissement pour me focaliser sur le sport et les concours afin d’intégrer une école.
J’ai réussi à être classé parmi les dix premiers Français toutes catégories et j’ai été admis à HEC en août dernier. Je bénéficie depuis d’un emploi du temps aménagé, car je vis à plus de deux heures du campus pour être plus près de mon stade. J’ai donc deux jours de cours par semaine, ce qui me permet de suivre un programme hebdomadaire de 20 à 25 heures d’entraînement, avec des séances de plus en plus techniques en vue de mon projet : la qualification pour les jeux olympiques de 2024 ! »

judo

Nicolas Biffot (H.26)

« Mon expérience en tant que sportif et étudiant m’a vite fait comprendre qu’il était extrêmement difficile d’exceller parallèlement dans les études et dans le judo. Déjà à l’issue de ma Terminale, alors que j’avais intégré l’équipe de France de judo, j’étais le seul judoka à avoir obtenu mon bac S, qui plus est avec mention. Plus tard après avoir rejoint le parcours Paris Dauphine à 18 ans, j’étais désormais le seul à faire encore des études… Par la suite, j’ai été contraint de mettre en pause ma pratique sportive pour me concentrer sur les admissions en parcours parallèle.
En intégrant HEC Paris en septembre 2023, j’ai tout de suite contacté Jérôme Flammier, le responsable des programmes sport de l’École qui est à l’origine du parcours pour sportif de haut niveau, car mon objectif en tant que judoka est de réintégrer l’équipe de France afin de me qualifier pour les Jeux olympiques de 2028. J’ai donc deux jours de cours par semaine et je validerai mon Master 1 en décembre prochain, ensuite je prévois une année de césure pour me consacrer pleinement à la pratique du judo et atteindre à nouveau le haut niveau. Pour l’instant je n’ai pas de sponsor et j’assure mes entraînements grâce à mes fonds propres, c’est aussi pour cela que je communique assidûment, sur LinkedIn notamment, en vue de trouver des financements. »

steeple

Rémi Schyns (H.24)

« Je suis né en Belgique et c’est à l’époque où j’étais lycéen à Liège que je me suis sérieusement investi dans la pratique sportive : à 17 ans, j’ai en effet participé à mon premier championnat international – le championnat d’Europe U18 – et j’ai remporté une médaille de bronze. Très vite, il est apparu inenvisageable de poursuivre mes études en Belgique si je voulais continuer la compétition. J’ai obtenu une bourse pour intégrer une université américaine dans le Kentucky où j’ai obtenu un Bachelor en business international et supply chain. J’ai ainsi profité pleinement du système américain qui offre la flexibilité, le soutien et les ressources nécessaires aux étudiants athlètes. En 2021, je suis reparti en France pour intégrer HEC où j’ai fait mon année de Master 1 tout en m’entraînant sur le campus et aux alentours. J’ai ensuite fait une année de césure professionnelle pour effectuer des stages en entreprise et, cette année, je suis en césure afin de me consacrer à l’athlétisme et au steeple chase qui est ma discipline : c’était le timing parfait avec les Jeux olympiques et les championnats d’Europe 2024 ! Je suis ainsi allé chercher des financements auprès de ma région en Belgique, mais aussi grâce à un club français avec lequel j’ai signé et auprès de divers sponsors privés, et j’ai rejoint le groupe de la coach Sophie Duarte à Toulouse. Je navigue donc entre la Belgique, Toulouse et les différents lieux où nous avons nos stages d’entraînement mais je serai de retour sur le campus l’année prochaine, car j’ai été admis en finance pour le M2. »

Propos recueillis par Juliette Le Lorier

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