Pour aider les 12-25 ans à surmonter leurs difficultés scolaires et personnelles, Erika Seydoux (H.09) a co-fondé la plateforme digitale de coaching IAMSTRONG. 

En France, un jeune sur trois est confronté à des problèmes de santé mentale. Et s’il existe de nombreuses initiatives d’accompagnement de la petite enfance, les 12-25 ans sont moins investis. Après dix ans menés tambour battant chez L’Oréal, Erika a pris le temps d’y réfléchir à la faveur d’un congé maternité : « Je voulais mettre mon expérience professionnelle au service d’un projet à fort impact social. » La rencontre avec Anne-Claire de Pracomtal, titulaire d’une maîtrise de psychopathologie clinique et coach certifiée a fait le reste : en 2023, les deux jeunes femmes lancent IAMSTRONG, une plateforme de psytech basée sur les thérapies cognitivo-comportementales et le coaching. 

La méthode est pensée pour répondre aux besoins des adolescents en difficulté et de leur famille, souvent démunie. « Le premier rendez-vous avec la famille, gratuit, permet une mise en relation qualifiée en moins de 48h entre le jeune et l’expert qui lui convient.  Notre équipe d’une trentaine de coachs et psychologues, tous spécialisés, couvre un champ vaste, des problématiques dites « légères » (confiance en soi, difficultés dans les apprentissages, stress) aux sujets plus lourds : phobies scolaires, harcèlement, mal-être, dépendance aux écrans… » Une fois le binôme formé, IAMSTRONG propose un programme de huit semaines combinant une séance hebdomadaire en visio avec le spécialiste choisi, des activités en ligne ludiques réalisées en autonomie par le jeune ainsi qu’un chat-coaching par Whatsapp pour un soutien à la demande. Cette approche, résolument dynamique et positive, se reflète dans le nom, le ton et l’identité graphique du site, très toniques : « Nous voulions briser les idées négatives autour de la santé mentale pour redonner confiance aux jeunes. »  

Supervisé par un comité scientifique pluridisciplinaire, le programme d’IAMSTRONG voit son impact précisément mesuré. « En début et fin de parcours, les jeunes remplissent des échelles pour évaluer leur progression. Entre septembre et décembre 2024, l’étude pilote menée sur 50 adolescents qui nous ont été adressés par l’association de mentorat Télémaque  a démontré le fort impact du programme en termes de confiance en soi et de réduction du stress. La pertinence de notre modèle a été validée. » Aujourd’hui, 90% des inscrits suivent les huit séances ; une partie les poursuit par du coaching scolaire. La tranche 14-16 ans est la plus représentée sur la plateforme : « Cet âge charnière, en fin de collège / début lycée, constitue un pic de mal-être, synonyme de conflits avec les parents et de questionnements sur les choix d’orientation. » 30% des utilisateurs vivent à Paris, 30% en banlieue, 12% en province, 10% à l’étranger. La plateforme contribue ainsi à corriger les inégalités d’accès géographique aux ressources de santé mentale : « Chaque jeune peut consulter le spécialiste le mieux adapté à sa demande, même s’il vit à l’autre bout de la France. » Quant à ceux qui résident à l’étranger, ils sont ravis de trouver un soutien en ligne dans leur langue maternelle. 

 IAMSTRONG vise 4000 séances annuelles en 2025, dont 20% pour des jeunes issus de milieux défavorisés. Ses deux co-fondatrices publieront en septembre un ouvrage, Je ne sais plus quoi faire avec mon ado, qui prolongera les contenus proposés gratuitement aux parents sur le site et dans la newsletter hebdomadaire. Erika coache aussi des jeunes : « Jamais plus de deux à la fois, afin de pouvoir me consacrer au développement de l’entreprise. » Elle s’apprête à partir vivre à Miami, tandis qu’Anne-Claire reste piloter l’équipe à Paris : « Aux Etats-Unis, je serai directement connectée aux dernières innovations numériques en matière de santé mentale » se réjouit-elle. De quoi renforcer encore davantage l’impact d’IAMSTRONG ! 

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