Dans un contexte de crise sanitaire qui se prolonge et un tissu économique fragilisé, les entreprises sont exposées à de nombreuses difficultés. L’anticipation et l’accompagnement par des professionnels, comme les administrateurs judiciaires notamment, peuvent s’avérer salvateurs. C’est la position du cabinet SOLVE qui accompagne les entreprises en cette période incertaine et critique. Le point avec les 3 associés cofondateurs, Hélène Charpentier (H.10), Jonathan El Baze (H.05) et Florent Hunsinger.

Quel regard portez-vous sur la crise qui perturbe l’économie française depuis février dernier ?

Nous avons observé plusieurs phases dans cette crise. Nous avons très vite été mobilisés, dans le cadre de procédures confidentielles, sur la mise en place des mesures d’urgence décidées par le gouvernement afin de préserver la liquidité des entreprises et éviter leur défaillance. Nous avons ainsi soutenu et accompagné les chefs d’entreprise afin de leur permettre de mieux comprendre et appréhender ces dispositifs, notamment les prêts garantis par l’État (PGE). D’ailleurs, c’est l’ensemble des professionnels du restructuring qui a été mobilisé sur la négociation et la mise en place des PGE.Les mesures et dispositifs déployés par les pouvoirs publics ont permis aux entreprises de poursuivre leur activité pendant le confinement et/ou de la reprendre une fois le premier déconfinement annoncé. Néanmoins, les secteurs déjà fragiles avant la crise ont été plus particulièrement atteints. On peut notamment citer le secteur du retail et notamment les acteurs et les entreprises qui n’avaient pas suffisamment développé le « online » et les canaux digitaux. En effet, la fermeture de tous les points de vente pendant le confinement a contribué à les fragiliser encore plus avec des baisses d’activité vertigineuses conduisant pour certaines à l’ouverture de procédures collectives de redressement judiciaire‡: Naf Naf, Orchestra, Camaïeu, Celio, la Halle, André, ou encore récemment Kidiliz dans le secteur de l’habillement, mais aussi Alinéa dans l’univers du meuble.

Alors que la France se reconfine, quels sont les risques ?

Les dispositifs d’accompagnement publics déployés ont eu un « effet tampon ». S’ils contribuent à retarder l’apparition des difficultés, ils se traduisent par une nette augmentation des ratios d’endettement des entreprises (nouveaux concours bancaires comme le PGE ou autre‡; report d’échéances de loyer ou de cotisations sociales, augmentation du compteur de congés payés…) qu’il conviendra à moyen et long terme d’adresser dans un contexte dans lequel les perspectives d’activité sont plus qu’incertaines. Le premier confinement a été appréhendé comme un choc brutal, mais circonscrit dans le temps, lui donnant ainsi une dimension conjoncturelle. Le second confinement, conjugué à l’absence de réelle visibilité, a modifié cette perception en apportant une tonalité plus structurelle, en affectant durablement certains secteurs économiques. La traduction de ce constat en termes de défaillances d’entreprises pourrait conduire à une augmentation de plus de 30 % des défaillances en 2021. Dans ce contexte, les risques de destruction d’emploi sont majeurs. À date, près de 840000 emplois auraient été détruits en France en 2020, ce qui devrait conduire à un taux de chômage de près de 9,7 % à la fin de l’année.

Dans ce contexte, comment vous positionnez-vous ?

Solve est né du regroupement de 3 administrateurs judiciaires et compte à ce jour une vingtaine de personnes dédiée au traitement des difficultés des entreprises. Nous disposons d’une double expertise, à la fois financière et judiciaire, nous permettant de traiter les situations les plus complexes. Nous sommes plus particulièrement présents en amont des difficultés dans le cadre de procédures confidentielles (mandat ad hoc et conciliation). L’anticipation est un véritable gage de réussite sur le long terme. Elle permet, en effet, de discuter avec plus d’efficacité avec les créanciers financiers et de trouver des solutions innovantes. Notre valeur ajoutée réside dans notre expérience de ces situations et notre engagement sans faille aux côtés des entreprises afin de préserver leurs activités et leurs emplois.

“Notre valeur ajoutée réside dans notre expérience de ces situations et notre engagement sans faille aux côtés des entreprises afin de préserver leurs activités et leurs emplois.”

Enfin, nous nous distinguons par notre capacité à traiter des dossiers en anglais, de bout en bout, ce qui nous paraît absolument essentiel au regard de l’internationalisation croissante des dossiers de restructuration.

Quels sont les principaux enjeux qui persistent ?

La principale difficulté résulte de l’absence de visibilité qui entoure cette crise pour les chefs d’entreprise, singulièrement lorsque la situation de trésorerie se dégrade progressivement. La reprise est, quant à elle, tout aussi incertaine: quels secteurs d’activité reprendront plus vite leur activité ? qu’en est-il des secteurs les plus sinistrés ? à quelle échéance sera-t-il possible de retrouver des niveaux d’avant crise? quels sont les moyens complémentaires qui seront mis à disposition par les pouvoirs publics au profit des entreprises pour traverser cette période? seront-ils suffisants ?…

Dans ce cadre, quelles pistes de réflexion pouvez-vous donner à nos lecteurs ?

On ne le répétera jamais assez: il est vital d’anticiper! Plus que jamais, le succès d’un retournement dépend de la capacité d’un dirigeant à anticiper la difficulté. La revue stratégique, le diagnostic financier, la recherche de nouveaux financements et la mise en œuvre d’une restructuration opérationnelle ou financière supposent de disposer de temps. Les procédures de prévention (mandat ad hoc, conciliation) sont des procédures confidentielles qui, conduites par un Administrateur Judiciaire, permettent de fixer un cadre de référence et de donner à l’entreprise le temps nécessaire pour éviter la défaillance et réussir son retournement.

Hélène Charpentier (H.10) a exercé pendant 4 ans les fonctions de collaboratrice d’administrateurs judiciaires au sein d’un cabinet d’administrateurs judiciaires de premier plan, avant d’en devenir associée en 2017. Administrateur judiciaire à Nanterre, elle fonde en 2020 le Cabinet SOLVE. 
Jonathan El Baze (H.05) après un début de carrière comme avocat d’affaires pendant 4 ans, a exercé pendant 7 ans les fonctions de collaborateur d’administrateurs judiciaires au sein d’un cabinet d’administrateurs judiciaires de premier plan, avant d’en devenir associé en 2013. Administrateur judiciaire à Paris, il fonde en 2020 le Cabinet SOLVE.
Florent Hunsinger a une expérience d’avocat d’affaires, analyste M&A et analyste actions en salle des marchés. Il a exercé pendant 6 ans les fonctions de collaborateur d’administrateurs judiciaires au sein d’un cabinet d’administrateurs judiciaires de premier plan, avant d’en devenir associé en 2015. Administrateur judiciaire à Paris, il fonde en 2020 le Cabinet SOLVE.

SOLVE est un cabinet d’administrateurs judiciaires, disposant d’une compétence nationale, cofondé en 2020 par 3 associés. Solve dispose d’une équipe composée d’une vingtaine personnes dédiée au traitement des difficultés des entreprises.

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