L’industrie à l’œuvre

« On pense souvent que le monde des entreprises, qui mettent en place des routines et des process, et celui des artistes, qui s’attachent à remettre en question les normes, sont incompatibles », note Valérie Bobo (H.88). Pourtant, depuis quinze ans, la fondatrice de Mona Lisa Factory crée un lien entre ces deux univers grâce à des « résidences » de créateurs au sein de grands groupes. Dernière initiative en date : Jérémy Gobé, un plasticien de 33 ans, a été accueilli par Saint-Gobain Weber, leader sur le marché des mortiers (200 millions de chiffre d’affaires, 700 salariés). Après un « stage » sur le site de Servas (Ain), l’artiste a conçu des œuvres à partir de mortiers et d’enduits. Ces pièces sont exposées au monastère de Brou, à Bourg-en-Bresse, et habillent la façade de la fondation Bullukian, haut-lieu de la création contemporaine à Lyon.

 


Un concentré d’énergie

Avec Nawa Technologies, les batteries nouvelle génération dament le pion au lithium.

Des batteries écologiques, sans lithium et sans plomb, capables de se recharger en une poignée de minutes ? Grâce à des tubes de carbone (matériau abondant et bon marché), Nawa Technologies conçoit un outil essentiel de la transition énergétique. Lauréate du prix de L’Entrepreneur, la société compte déjà 26 collaborateurs, et entre aujourd’hui en phase industrielle.

Court-circuiter le marché

« Normalement, il faut en moyenne vingt ans pour développer une batterie, explique le cofondateur Pascal Boulanger (H.07), ancien chercheur au commissariat à l’énergie atomique de Saclay, dont la start-up est une émanation. Nous avons réussi le pari de diviser ce délai par trois et avons convaincu la communauté scientifique et les investisseurs du bien-fondé de notre technologie de rupture : un tapis de nanotubes, alignés verticalement, associés à un revêtement novateur dont nous avons le secret. » Dans cette aventure, ce scientifique pur jus a été accompagné par Ludovic Eveillard (H.07), dont l’expertise commerciale a permis de mener à terme deux levées de fonds, en 2014 et en 2019 (9 et 10 millions d’euros). Les supercondensateurs qui s’apprêtent désormais à sortir des lignes de production de Rousset (dans la région d’Aix-en-Provence) ont l’ambition de bouleverser les usages dans l’outillage professionnel, les objets communicants, les véhicules électriques et les réseaux d’alimentation. Des marchés en plein essor.

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