Vendredi prochain, 11 heures, vous avez une réunion importante. Et déjà, le stress commence à monter. Comment être persuasif, convaincant ? Comment bien utiliser son temps de parole ? Qui regarder ? À quel moment ? Quel langage corporel est le plus adapté ? Professeur d’art oratoire à HEC, Bertrand Périer livre ses conseils pour faire taire le stress.

Suivez les règles

S’il y a une part de don pour la prise de parole en public, il y a également un nombre de règles à connaître et à appliquer. Par exemple, lorsque vous vous exprimez, vous devez avoir une parole claire et pertinente. Veillez à ne pas parler à tout bout de champ pour ne rien dire. La qualité du message instaure le respect des interlocuteurs présents. Ensuite, tâchez de regarder chacun des participants, ne fixez pas la même personne en permanence. Cela a un double avantage : conserver, d’une part, l’attention de tous les interlocuteurs ; et décrypter, d’autre part, les messages qu’ils vous renvoient par leurs expressions afin d’adapter votre discours. Pour les timides, il faut se faire violence en se disant avant la réunion : « Voici les trois choses que je veux dire, je ne quitterai pas la pièce tant que je ne les aurai pas dites. »

Choisissez vos interlocuteurs

La préparation d’une réunion, en amont, est fondamentale. La première règle est d’avoir les bons interlocuteurs. Selon moi, il ne doit pas y avoir plus de cinq ou six personnes dans une réunion. L’ensemble des participants doit être véritablement impliqué dans le projet et doit avoir eu connaissance d’un ordre du jour précis. Ainsi, chacun peut préparer son intervention. Car votre discours lors de la réunion n’est pas du tout un exercice d’improvisation ! Vous devez y aller avec un message prédéfini tout en gardant la possibilité de le faire évoluer en fonction des arguments avancés par les autres. Vous devez aussi savoir ce sur quoi vous ne transigerez pas et ce sur quoi vous pouvez changer d’opinion. Une réunion constructive repose sur le « oui, mais » ou le « oui et ». Jamais sur le « non ».

Organisez votre message

Préparez votre discours, vos arguments et qualifiez-les. Par exemple : « J’ai un argument financier, qui est le suivant… », puis développez. Il faut, à chaque prise de parole, avoir à l’avance une structure claire de ce que l’on va dire. D’ailleurs, n’hésitez pas à faire un plan afin d’annoncer votre idée, puis d’expliquer les deux ou trois raisons qui motivent votre conviction. Il faut polir ses arguments en les préparant. Pour résumer, mes trois conseils seraient : savoir qui sera présent à la réunion, avoir préparé et organisé son message, et enfin écouter les autres pour, le cas échéant, adapter son point de vue.

Bertrand Périer Diplômé d’HEC en 1998, il enseigne aujourd’hui l’art oratoire, notamment à HEC, en plus de son activité d’avocat. En 2017, il publie La parole est un sport de combat (éditions Jean-Claude Lattès).

 

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