L’univers de la mine et de la métallurgie est plus que jamais confronté aux pressions d’ordre économique, politique, légal et environnemental. Comment ceci vous impacte-il ?

Il faut en effet apprendre à évoluer dans des environnements économiques et politiques incertains. Nous sommes une entreprise très internationale implantée dans des pays en pleine évolution (Gabon, Sénégal, Argentine, Indonésie…) et nos parties prenantes sont très nombreuses : les autorités et gouvernements bien sûr, mais aussi les ONG, les communautés hôtes, les fournisseurs… La politique, les réglementations internationales, le commerce mondial nous affectent donc particulièrement. La durée de nos temps de cycle nous oblige également à anticiper nos mouvements stratégiques : ouvrir une nouvelle mine prend plus de dix ans ! Ces pressions sont aussi à la hauteur des enjeux de la transition énergétique qui transforment notre économie avec une utilisation accrue des métaux. Il s’agit d’une formidable opportunité pour notre Groupe. Nous avons pour ambition de diversifier notre portefeuille d’actifs dans de nouvelles opérations minières, métallurgiques ou de recyclage de lithium, nickel, cobalt. Notre stratégie consiste à nous différencier de nos concurrents, asiatiques notamment, par l’innovation technologique et par nos standards environnementaux et sociétaux, sujets sur lesquels le consommateur final n’hésite plus à remonter l’ensemble de la chaîne de valeur pour imposer ses exigences.

L’innovation est un vecteur clé de votre activité. Comment cela se traduit-il en interne ?

Se positionner sur les métaux de la transition énergétique, c’est développer de nouvelles expertises pour répondre aux usages du futur : quand on parle voiture électrique, batteries lithium-ion, recyclage, il faut largement investir dans l’innovation pour devenir un acteur clé de la filière. Nous consacrons 1,5 % de notre chiffre d’affaires à la R&D et l’innovation. Nous venons de renforcer notre propre centre d’excellence, Eramet Ideas, dédié à la métallurgie extractive et au recyclage. L’entité fonctionne selon les principes de l’open innovation, en multipliant les projets collaboratifs et les partenariats avec des universités, des PME, des start-up, des industriels, en France mais aussi en Europe. 150 ingénieurs et techniciens planchent déjà sur l’amélioration de procédés industriels existants ou sur de nouvelles technologies. Les premières applications sont pensées pour les besoins du Groupe, mais l’ambition est aussi de développer des opportunités d’industrialisation auprès de nos clients et de nos partenaires.

Comment contribuez-vous à la préservation de la santé, de la sécurité et de l’environnement ?

Ce sont des préoccupations qui sont fondamentales dans nos activités. En tant qu’entreprise citoyenne, engagée et contributive, Eramet ne doit pas se contenter de limiter ses impacts sanitaires et environnementaux, mais contribuer positivement à la protection de l’environnement et au bien-être de ses collaborateurs et des communautés locales auprès desquelles nous sommes implantés. Ces engagements sont au coeur de notre feuille de route RSE qui s’articule autour de trois axes : un acteur engagé pour les femmes et les hommes, un acteur économique responsable et un acteur engagé pour la planète. Pour chaque thématique, nous avons pris des engagements chiffrés. Cela se traduit par des actions très concrètes : par exemple, nous sommes en train de développer une solution de télémédecine au niveau Groupe. Nous sommes en cours de test au sein de notre siège parisien ; il est prévu de déployer cette solution à l’hôpital Marcel Abéké de Moanda au Gabon. Financé par notre filiale, la Comilog, cet hôpital assure déjà des services de médecine générale, de chirurgie et de maternité auprès des populations locales. Grâce à la télémédecine, elles pourront en plus bénéficier des analyses médicales de spécialistes internationaux.

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