Saileazy, à La Rochelle, septembre 2019

Imaginez. Une quarantaine d’anciens d’HEC de tous horizons venus des quatre coins du monde et partageant une même passion pour la voile, sept voiliers impeccables, un temps radieux, la belle région de La Rochelle comme toile de fond et des amours d’organisateurs.Il ne pouvait résulter de cette équation idyllique qu’un week-end de rêve, et c’est bien ce que nous avons vécu !Tout débute le vendredi 13/09/19, qui sera de bon augure ! En effet, les participants venus de toute la France, de Corée, de Taiwan, du Japon, d’Iran et du Québec (mon cas) sont tous à l’heure pour le briefing de navigation, et ce, malgré une grève RATP…Chaque équipage se rend sur son voilier au port des Minimes pour y dormir. Au petit matin, notre flottille démarre de bonne voile vers l’île d’Aix. Nous rodons les manœuvres et faisons connaissance entre coéquipiers. Sur notre Pogo 30, l’ambiance est à la détente. Puis, nous remontons la Charente en direction de Rochefort. Nous voilà dans Des Racines et des Ailes, pensons-nous : forts de Vauban, paysage de joncs et de carrelets (cabanes de pêcheurs sur pilotis), chevaux en semi-liberté, canards, cygnes et autres oiseaux marins.La marée montante nous amène à bon port, où nous sommes majestueusement accueillis par la réplique de L’Hermione.

Nous passons juste à temps l’écluse pour amarrer dans le charmant petit port d’arrivée.Après la douche salvatrice du soir, nous sommes reçus tout aussi royalement par l’équipe de SailEazy, nos co-organisateurs, pour un dîner-cocktail à l’extérieur sous une pleine lune éclatante qui dévoile les berges de la Charente et les superbes bâtiments XVIIe de la Corderie royale. C’est le temps idéal pour fraterniser et échanger des anecdotes en tout genre. Je découvre ainsi toute la richesse du parcours de mes camarades. Nous faisons tous le même constat à ce moment : si nous ne sommes pas au paradis ce soir, nous n’en sommes pas loin… La fête se termine aux petites heures pour certains.Aux aurores, nous repassons l’écluse afin de profiter de la marée descendante. Lever de soleil enchanteur : nous retrouvons avec plaisir les berges du fleuve, puis voguons en groupe vers l’île de Ré, notre dernière grande ligne droite.À bâbord, Fort Boyard perché aux milieux des eaux.

Nous sentons à présent monter le « vent thermique », grâce auquel nous gagnons bonne allure. Par ce beau dimanche, l’horizon est parsemé de bateaux de plaisance et quelques embarcations de pêche suivies par leur horde de mouettes.L’équipe est maintenant bien soudée et en confiance, aidée par notre solide capitaine Laurent et des moussaillons qui heureusement apprennent vite !Une fois au rendez-vous « apéro-déjeuner-baignade » à la pointe sud-est de l’île de Ré, chacun profite pleinement de derniers moments de bonheur. Sur notre bateau, l’équipe se livre aux confidences. Nous nous sentons à présent « frères de mer ».

C’est avec un pincement au cœur que nous retournons vers La Rochelle, en faisant un crochet par le vieux port, où nous prêtons à rêver à l’ambiance maritime des siècles passés.Une fois à quai au port des Minimes, nous nous séparons tous à grand regret.P.-S. : En ce qui me concerne, l’expédition fut aussi une sorte de pèlerinage, car c’est de La Rochelle, en 1685, que mon ancêtre Alexandre Lacoste quitta la France pour la Nouvelle France. Sa traversée fut une des pires de l’époque. Sur 250 soldats entassés dans l’entrepont pendant 70 jours, 63 moururent en chemin et furent jetés par-dessus bord, et 77 arrivèrent malades dans les hôpitaux locaux. Heureusement pour sa nombreuse descendance – plusieurs milliers au Québec et dans le reste de l’Amérique du Nord –, il survécut.Merci à Patrice pour cet événement unique. C’est certain, nous le referons !

Yannick Lacoste (H.97)

Pour rappel, SailEazy propose aux Alumni HEC des tarifs préférentiels pour la location de voiliers.

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